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Lara JoVentre
17 mai 2009

La partie de boules la plus chère de Marseille

Par Jean Tonnerre, source : http://www.rue89.com:80/marseille/2009/05/17/la-partie-de-boules-la-plus-chere-de-marseille

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L'Immobilière des chemins de fer (ICF) réhabilite le terrain de boules de l'association de la cité de Saint-Barthélemy. Problème : le local de 35 mètres carrés et l'aménagement autour coûtent 240 000 euros, dont 80% sont subventionnés par le conseil régional… Le Ravi, le mensuel qui n'est jamais Fanny, pointe, tire et marque.

Avec ses 672 logements, la cité de Saint-Barthélémy (XIVe arrondissement de Marseille) est l'une des plus importantes de l'Immobilière des chemins de Fer (ICF), bailleur HLM rattaché à la SNCF qui consacre la moitié de ses appartements aux salariés de l'entreprise publique. La population y est vieillissante et n'a pas beaucoup de distractions accessibles dans le quartier. Aussi, quand Georges d'Urso décide, voici cinq ans, de créer une association bouliste, il se retrouve rapidement avec 90 adhérents :

« On l'a créée pour que les anciens ne s'emmerdent pas toute la journée dans la cité. Rapidement, on a demandé à avoir un local pour que l'on puisse mieux organiser nos tournois, avoir des toilettes pour les dames et une petite salle de réunion. »

L'ICF demande alors au conseil général qui refuse, puis au conseil régional, qui accepte. Mais le dossier est repoussé durant trois ans. Georges d'Urso précise :

« Le premier chiffre que j'ai vu, c'était 80 000 euros pour le local. Puis, à chaque fois qu'on retardait le chantier, ICF me présentait un nouveau dossier et les coûts montaient, montaient. »

Aujourd'hui, le terrain de boules est en plein chantier. Le local tant attendu est sorti de terre et le terrain occupé par des matériaux de construction, ce qui oblige les retraités à taper la boule sur le parking à côté. (Voir la vidéo)

A l'entrée, un panneau indique que le local (35 mètres carrés) et l'aménagement de ses alentours sur une surface de 100 mètres carrés coûte au total 240 000 euros, dont 190 000 financés par le conseil régional. Bernardette Moutte, l'architecte et maître d'œuvre du chantier, rectifie :

« Le local ne coûte que 153 000 euros. Le reste de l'enveloppe est consacré à l'aménagement paysager. »

Le petit bâtiment des boulistes revient quand même à lui seul à 4 500 Euros le mètre carré. « Nous avons dû creuser profondément pour les fondations car le terrain est constitué de remblais, se justifie Bernadette Moutte :

« Nous avons également dû tirer des tuyaux pour raccorder les sanitaires au réseau. Nous avons prévu des fenêtres en alu sur mesure et la rampe handicapée obligatoire est très chère. »

Il n'empêche : le prix du local est au minimum deux fois plus cher que ceux pratiqués sur ce genre de chantier. Plus surprenant encore, le projet a fait l'objet de deux subventions : 108 089 euros en 2007, puis un complément de 82 445,76 euros.
Justification d'ICF :

« Le projet a été modifié en cours de route, ce qui justifie cette seconde subvention. Nous avons dû déplacer le local à cause des règles d'urbanisme, ce qui a fait grimper les honoraires. Nous trouvons également que le prix est très élevé, mais le Conseil régional a accédé à chaque fois à nos demandes de subventions. »

Le terrain de boules devrait être opérationnel début juillet. Quant à l'aménagement paysager, ce sera pour la rentrée…

En partenariat avec :
Le Ravi

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