Réfugiés, triste anniversaire

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Dimanche 31 juillet 2011

Voici 60 ans, le 28 juillet 1951, la convention de Genève pour les réfugiés était adoptée par les Nations Unies. À cette époque, il s'agissait de résoudre le problème des réfugiés en Europe, si nombreux après les drames de la Seconde Guerre mondiale. La convention établit un équilibre entre les droits et les devoirs des réfugiés. Ainsi, « tout réfugié a, à l'égard du pays où il se trouve, des devoirs qui comportent notamment l'obligation de se conformer aux lois et règlements ainsi qu'aux mesures prises pour le maintien de l'ordre public ». Les pays d'accueil ont, eux, l'obligation de leur venir en aide. En 60 ans, des milliers d'hommes ont été protégés, a rappelé l'agence des Nations Unies, le HCR. Pour la convention de Genève, un réfugié est « une personne qui craint avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques » rappelle le HCR. Mais, à l'époque, nul ne pouvait imaginer que l'extrême pauvreté et les conséquences des changements climatiques pousseraient sur les routes de l'exil des milliers d'individus. Si bien qu'aujourd'hui, il est très difficile de protéger ces personnes qui peinent à obtenir le droit d'asile. De plus, des pays du Moyen Orient et d'Asie n'ont toujours pas signé la convention de Genève, regrette le HCR. Les Nations Unies observent que les pays en développement accueillent 80 % des réfugiés tandis que les pays les plus riches portent la plus petite part du fardeau. Ainsi, le million de réfugiés libyens et les 270.000 réfugiés somaliens sont accueillis par les pays voisins : Kenya, Éthiopie, Djibouti, Tunisie, Égypte... Les 27 pays de l'Union Européenne, eux, n'ont reçu que 29 % des demandes d'asile faites dans le monde, soit 243 000 demandes, précise le HCR. Ces chiffres montrent que l'Europe est bien loin d'accueillir toute la misère du monde ! Voilà pourquoi, Antonio Gutteres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, demande aux Européens de « respecter les valeurs de la Convention de 1951 [...] L'Union Européenne a la capacité d'accroître sa part de responsabilité pour accueillir des réfugiés et des demandeurs d'asile... un système d'asile véritablement commun reste encore à mettre en place [...] L'Europe pourrait également faire davantage pour la réinstallation des réfugiés ». Alors que la famine de Somalie jette sur les routes des milliers de personnes et que les pays alentours eux aussi très pauvres ploient sous le poids de cette catastrophe ; alors que la Tunisie accueille des milliers de Libyens dans des camps de fortune au risque d'une grave crise humanitaire : la question de la protection des plus pauvres ne cesse de se poser. Les Européens qui prétendent construire la Paix ne peuvent fermer les yeux sur ces drames.

Jeanne Emmanuelle Hutin